Bilan 2014

Sans plus attendre voici le bilan 2014 :






Beaucoup de sorties attendues cette année, de grands noms du cinéma apportant leur pierre à la construction du neuvième art. Les Studios MARVEL par exemple, ont confié leur nouvelle sortie, Les Gardiens de la Galaxie, à James Gunn, un réalisateur à l'identité marquée, qui ne verse pas en général dans les films familiaux (Horribilis ou Super le prouvent assez bien). Son passage chez les super-slips lui permet  d'apposer une sacrée touche de fun et d'originalité sur ce genre sclérosé. Parmi les grands nom de retour, comment ne pas citer David Fincher et son surprenant Gone Girl, ou Darren Aronofsky qui marque la pellicule de sa vision de l'histoire de Noé, ou le chant du cygne des Studios GHIBLI, incarné dans Le Contre de la princesse Kaguya, du génial Isao Takahata qui nous a fait rire (Mes voisins les Yamada) ou pleurer (Le tombeau des lucioles). Et puis il y a les surprises comme l'adaptation Prédestination (de Michael et Peter Spierig) adaptée de la fantastique nouvelle Vous les zombies (Robert A. Heinlein), ou une suite bien surprenante, le splendide How to train your dragon 2 de Dean DeBlois. Cependant, c'est Wes Anderson qui vole la vedette, de retour après l'incroyable Moonrise Kingdom, pour une fable unique en son genre.



05) Chris Miller et Phil Lord : La Grande Aventure Lego

Ou comment une publicité déguisée en long-métrage parvient à transcender la raison même de son existence, et devient contre toute attente un film réfléchi, cohérent, pertinent et surtout excellent. De la qualité de la réalisation, irréprochable, à l'humour, distillé avec une rigueur implacable, son univers foisonnant qui déborde littéralement de détails, sans oublier le rythme HAL-LU-CI-NANT qui ne prend jamais le temps de respirer (au risque de perdre une partie du public) , La Grande Aventure Lego s'impose comme une immense réussite collective. Mais le film ne s'arrête pas là, il transcende carrément son propre statut, à travers sa conclusion osée qui s'érige en une ode à l'imagination, finissant de faire du long-métrage une expérience sans concession dont les différents niveaux de lecture parleront aussi bien aux plus jeunes qu'aux plus âgés.




04) Doug Liman : Edge of Tomorrow

Le concept même du film, à savoir revivre une guerre contre des extra-terrestres en boucle, semblait bien parti pour être dangereusement répétitif. C'était sans compter sur l'intelligence du scénario qui redistribue régulièrement les cartes, de manière à ce que les objectifs des personnages se renouvellent perpétuellement, de même que les attentes du spectateur. Malgré l'orientation vers la science-fiction du film, Edge of Tomorrow adopte une approche réaliste, la mise en scène puisant sa force dans les classiques du film de guerre. Le rythme ne faiblit jamais, tandis que les différentes scènes alternent avec succès des séquences à suspense, d'autres axées sur l'humour, le tout supporté par quelques morts plutôt crues, brutales et frontales. Mais c'est le dynamisme du récit qui confère toute sa force au film, lequel joue habilement avec les attentes du spectateur, de manière à le surprendre et le tenir en haleine tout du long.




03) Stephen Sommers : Odd Thomas

L'incorrigible Sommers, déjà responsable des grandiloquents films La Momie ou plus récemment G.I. Joe (le premier épisode), revient avec ce film sorti directement en DVD / blu-ray sur nos contrées. Le réalisateur abandonne ses élans épiques pour dépeindre une fresque intimiste entièrement articulée autour du couple le plus marquant vu sur un écran cette année. Le film sait être touchant, tout en proposant des révélations qui viennent peu à peu enrichir l'intrigue, sans oublier l'écriture sincère des dialogues qui parsèment le métrage. Comme un film échappé des eighties qui se serait écrasé en plein vingt-et-unième siècle, Odd Thomas adapte le roman dont il est tiré avec brio, grâce à des acteurs épatants et une intrigue simple mais jamais simpliste, apte à émouvoir les plus endurcis.
Nos pensées vont à Anton Yelchin, une étoile qui a cessé de briller bien trop tôt.




02) Don Coscarelli : John dies at the end

Voici une autre pépite sortie directement en vidéo, sans passer par la case cinéma. Du cinéma qui transpire les années 80, développant un univers absurde et se moquant des règles de logique les plus élémentaires. Impossible de résumer le film sans passer pour un dément, aussi n'hésitez pas à vous rendre à la page dédiée au long-métrage en passant par le lien ci-dessous. Enfin, et malgré la réussite des films présents dans ce bilan, je tiens à soulever un point qui a son importance: TOUS sont des adaptations (incluant les light novel pour Edge of Tomorrow, l'œuvre originale s'intitulant All You Need is Kill). En espérant donc que 2015 soit davantage portée par des projets originaux.

Cliquer ici pour accéder à la chronique de John dies at the End




01) Wes Anderson : The Grand Budapest Hotel

Toujours aucun faux pas pour le génial réalisateur qui enchaîne les projets de qualité. Tous ses films commencent à tisser un univers récurrent que le metteur en scène explore à travers une mise en scène raffinée et baroque. Son dernier opus est un joyau aux multiples facettes, un diamant dont la lueur émane de ses acteurs impliqués mais aussi de sa construction narrative et de sa réalisation. Tous les éléments s'harmonisent, comme si les planètes avaient décidé de s'aligner afin de faire atteindre à The Grand Budapest Hotel le firmament du cinéma. C'est beau, drôle, tragique et intelligent, ce que vous pourrez découvrir en cliquant sur le lien ci-dessous.







Une année chargée, riche en surprises, dont une adaptation de South Park sous forme de jeu de rôle qui débarque chez nous dans une version censurée sur consoles, ce qui lui fait louper l'apparition dans ce classement. The Stick of truth, c'est son nom, reste cependant un indispensable (privilégiez donc la version US, non censurée, avec le français intégré), grâce à son gameplay en or massif et son humour aussi efficace que dans la série (Al Gore qui trolle !). Le retour de grands noms du jeu vidéo est à signaler, Ragnar Tørnquist signant la conclusion de sa saga avec Dreamfall Chapters, Tim Schafer proposant un délicieux point'&'click du nom de Broken Age, sans oublier le Japon, où Kodaka Kazutaka régale les fans avec DanGanRonPa 2 : Goodbye Despair. Place au classement.




05) Kingdom Hearts HD Remix 2.5 Développé par Square Enix

Sous ce titre barbare se cachent en réalité trois opus de la saga Kingdom Hearts. Disponibles pour la première fois en haute définition, Kingdom Hearts II et Birth by Sleep se retrouvent portés sur PlayStation 3 dans une copie de haute qualité (un dernier épisode, Re:Coded, est présent sur le disque, mais seulement sous forme de vidéo). Outre la qualité technique de l'ensemble (la modélisation des personnages issus de Pirates des Caraïbes est toujours hallucinante, malgré l'âge du jeu), les opus sont disponibles dans leur version Final Mix, une édition spéciale qui jusqu'à présent n'était éditée qu'au Japon. En résultent des bonus à foison, comme de nouveaux boss (TOUS les membres de l'Organisation XIII !) mais aussi de nouvelles capacités ! Un contenu riche pour une durée de vie très raisonnable, des heures de jeu qui promettent une belle aventure au cœur des dessins animés de notre enfance, bercée par les compositions dantesques de la talentueuse Yoko Shimomura. Une compilation incontournable.




04) Bayonetta 2 : Développé par Platinum Games

La sorcière la plus connue des jeux vidéo est de retour. Décollant une mandale au premier opus déjà exceptionnel, ce second chapitre est boursouflé d'instants de jeu plus épiques les uns que les autres. La démence est telle que finalement le jeu ressemble à un enchaînement de boss, chacun plus impressionnant que le précédent. Le gameplay n'évolue pas énormément, mais qu'importe tant il était déjà calibré à la perfection. Fun, grandiloquent et décomplexé, Bayonetta 2 est un jeu généreux maîtrisé de bout en bout.




03) Lightning Returns: Final Fantasy XIII : Développé par Square Enix

La tant décriée saga Final Fantasy XIII se conclut de la plus belle des manières à travers un ultime opus concrétisant les thématiques développées tout au long de la trilogie. En piochant allègrement son inspiration du côté d'un Majora's Mask, ce Lightning Returns propose un game design étudié et cohérent, permettant au joueur d'aborder l'aventure dans l'ordre qu'il le souhaite. Les annexes sont conséquentes, et tout remplir en une seule partie relève de l'impossible. Le monde de Nova Chrysalia est immense et diversifié, ses habitants ont tous quelque chose à raconter et les options de développement du personnage sont conséquentes. L'ensemble du jeu est mis en valeur par une direction artistique sophistiquée, ainsi qu'une bande-son osée (pour le bon comme pour le meilleur). Une magnifique saga, thématiquement impressionnante, à la conclusion douce amère.




02) Dragon Age : Inquisition : Développé par BioWare

Une aventure épique qui déborde de contenu, voilà ce que nous proposent les développeurs de BioWare à travers leur nouveau jeu de rôle. De l'alchimie à l'artisanat, des relations diplomatiques à la justice, en passant par des dialogues interactifs et une personnalisation complète de plusieurs personnages (tous jouables), le jeu nous entraîne dans une aventure dépaysante à travers des décors vastes et magnifiques. Le contenu est abyssal, il faut le voir pour le croire. Lorsque le joueur arrive pour la première fois dans la première zone à explorer du jeu, à savoir les Marches Solitaires, il est impossible de saisir l'étendue de cet immense terrain de jeu, parsemé de cavernes, d'énigmes, de secrets, d'activités et de paysages somptueux (un magnifique lac, des chutes d'eau qui cachent des entrées secrètes, une ferme splendide, des villages, des ruines, etc...). Et le meilleur dans tout ça, c'est qu'il ne s'agit que du début.

Cliquer pour accéder à la chronique de Dragon Age: Inquisition




01) The Evil Within : Développé par Tango Gameworks

L'horreur à l'état pur. Le jeu est un melting pot assumé de toutes les influences horrifiques de ces dernières décennies. Dans The Evil Within, les influences sont absorbées et digérées, de manière à proposer un grand huit terrifiant qui brasse allègrement toutes les thématiques plus ou moins récentes de l'épouvante. Du film d'horreur de la fin du siècle dernier, à la dernière vague horrifique asiatique, en passant par les maîtres du genre tels que Carpenter, le jeu ne pioche pas que dans le cinéma et va même jusqu'à ressusciter des gloires passées, comme Resident Evil. Apocalypse, folie et manipulation génétique, fantômes et démons, tout y passe, pour le plus grand malheur du joueur. Une grande œuvre séminale qui s'érige en un bilan ludique et intense.


Séries



05) Space Dandy
Réalisé par Shin'ichiro Watanabe

Comme l'annonce le slogan, Space Dandy est un... dandy de l'espace. La nouvelle série du créateur de Cowboy Bebop a déjà fait son bonhomme de chemin, grâce à son approche totalement décomplexée et son univers foisonnant. L'anime fait fi des conventions pour mieux laisser libre cours à ses développements narratifs, parfois terriblement absurdes. L'épisode consacré à l'invasion zombie en est la preuve la plus pertinente. Si l'ensemble ne vole pas très haut, la série reste très attrayante par le déluge de péripéties rocambolesques auxquelles sont confrontés les personnages principaux. Enfin, l'aspect visuel est relativement soigné (sauf dans les plans éloignés), tout en se renouvelant régulièrement grâce à la quantité non négligeable d'extra-terrestres qui envahissent le récit.



04) True Detective
Créé et écrit par Nick Pizzolatto

Une enquête policière poisseuse, réalisée de main de maître (un plan séquence est déjà culte) et interprété à la perfection, voilà comment résumer brièvement True Detective. Si la seconde partie de la saison est plus classique que la première, cette saison reste un sacré événement du petit monde télévisuel. Difficile à résumer sans en ternir l'essence, True Detective est une expérience en plus d'être une histoire.



03) Twin Peaks
Créé par David Lynch

Oui, Twin Peaks date de 1990, la série n'a vraisemblablement aucune raison de figurer dans ce bilan. Mais nous profitons de la ressortie du chef-d'œuvre de David Lynch au format blu-ray afin de reparler de ce bijou de la télévision. Disponible dans un coffret absolument magnifique, accompagné de bonus jamais édités auparavant, ainsi que du film, Twin Peaks revient une nouvelle fois hanter nos écrans de télévision. L'influence de la série sur le système de production télévisuel US est immense, peut-être autant que The X-Files. L'ambiance n'a rien perdu de sa superbe, et c'est un monde résolument unique que nous fait visiter David Lynch. Pouvoir redécouvrir cet univers en 2014, dans des conditions optimales, est un véritable bonheur.



02) Adventure Time
Créé par Pendleton Ward

Comme l'an dernier, c'est Adventure Time qui hérite de la seconde place au sein de ce bilan. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'au lieu de se reposer sur ses lauriers, la série se complexifie au contraire de manière à aborder de nouvelles thématiques un peu plus adultes. Au cours de la Saison 6 diffusée cette année, Finn et Jake évoluent énormément. Le premier retrouve son père, un personnage loin des clichés habituels, et se retrouve amputé physiquement d'une partie de son corps. Le second est confronté à ses propres enfants, à travers des épisodes qui parlent du passage à l'âge adulte, du moment où il faut abandonner ses rêves d'enfants. Derrière un humour toujours délicieux, et des idées visuelles incroyables, Adventure Time est une œuvre universelle, qui résonne en chacun de nous via son propos d'une justesse bouleversante.



01) Doctor Who
Scénarisé par Steven Moffat

Là aussi, pas de surprise, Doctor Who conserve la première place. La faute à un scénariste audacieux qui dynamite le show avec une aisance irrévérencieuse. La Saison 8 de Doctor Who est d'une qualité presque obscène, tant les différents épisodes construisent une intrigue maîtrisée de bout en bout. Chaque histoire indépendante s'ancre à la perfection dans la problématique de l'arc scénaristique principal. Cette saison parle d'identité, mais aussi de la mort. Elle aborde de manière assez crue, voire directe, des thèmes comme le deuil, la disparition et l'après-vie. Résolument noire et dépressive, cette saison comporte tout de même de sacrés moments lumineux, bercés par un humour typique qui sait faire mouche. Enfin, Peter Capaldi prête son visage de manière flamboyante à la douzième incarnation du Docteur.

Mais aussi:
- Treme
- Nadia et le Secret de L'eau Bleue
- Orphan Black
- Wakfu : Les épisodes spéciaux
- Outlander



Le Coup de cœur:
Orange is the New Black



Comics et Mangas




05) JoJo's Bizarre Adventure: Phantom Blood & Steel Ball Run
Ecrit et dessiné par Hirohiko Araki

En 2014, deux saisons de JoJo sont publiées conjointement. La première est Phantom Blood, à savoir la toute première saison. Conclue en cinq tomes, l'histoire nous présente le terrible combat qui oppose le gentleman Jonathan Joestar à l'incarnation du mal sous forme humaine: Dio. Si les dessins ont vieilli, ils possèdent néanmoins le charme rétro des mangas d'époque, tandis que les joutes sont très bien écrites et surtout pleines de surprises. La seconde publication est Steel Ball Run, la septième saison, qui décrit la folle cavalcade du même nom, une immense course de chevaux qui s'étale sur plusieurs milliers de kilomètres à travers les USA. Les dessins, modernes et travaillés, donnent vie à une histoire improbable bercée par des joutes et des concepts tous plus déments les uns que les autres. Du très grand Araki.



04) Trillium
Ecrit et dessiné par Jeff Lemire

Jeff Lemire, à l'œuvre chez DC Comics sur des séries comme Green Arrow ou Animal Man, livre avec Trillium une histoire d'amour qui n'hésite pas à abolir les barrières de l'espace et du temps. Fantastique odyssée humaine et mystique, cette histoire est mise en image par la même main qui en écrit les dialogues, Lemire livrant ici un travail basé sur la spontanéité et la suggestion. La mise en page s'articule autour des points de vue des deux personnages principaux (les images sont inversées quand le récit se concentre sur le second protagoniste), il est donc possible de lire les deux épopées narrées ici dans l'ordre qu'il nous plaira. Différents niveaux de lecture apportent un intérêt supplémentaire à une histoire qui se délie progressivement au fil des chapitres. Une grand réussite.



03) Marvel Icons

Un peu de triche ici, car nous souhaitions saluer la réussite de la nouvelle collection proposée par Panini Comis: les Marvel Icons. Ces énormes pavés ne sont pas sans rappeler ce qu'édite la concurrence, pour le plus grand bonheur des lecteurs. Cette collection met en avant de célèbres runs dédiés aux personnages phares de l'écurie MARVEL. En 2014, nous avons retrouvé le fantastique travail de Straczynski sur Spider-Man (un run incontournable qui redéfinit l'origine même du personnage, sans en bousculer l'essence), ou bien les indispensables participations de Frank Miller dédiées à Daredevil ou Elektra. En l'état, ces volumes sont tout simplement essentiels et méritent de figurer dans la bibliothèque des amateurs de comics.



02) CE
Ecrit et dessiné par José Roosevelt

La fresque onirique que nous conte José Roosevelt depuis 2007 se poursuit avec une régularité effrayante. En 2014 paraît le huitième tome (sur treize), intitulé Le Paradis Perdu. Le scénario se construit et se déconstruit à travers des peintures en noir et blanc d'une beauté époustouflante, tandis que les personnages attachants qui peuplent ces pages déambulent au milieu de cités aussi baroques qu'improbables. Difficile de voir où veut en venir l'auteur, mais avant d'atteindre la destination, il faut savoir profiter du voyage. Et quel voyage !



01) Sandman
Scénarisé par Neil Gaiman

A chaque page tournée Sandman s'approche un peu plus de la perfection.
N'oublions pas non plus la parution anglaise de Sandman: Overture, un prologue démentiel illustré par le divin J.H. Williams III, à qui l'on doit les plus belles planches de comics de tous les temps (voir son travail sur Batwoman ou Promethea).

Mais aussi:
- Annihilation: Au Commencement
- Tellos
- Before Watchmen
- The Superior Spider-Man
- 20th Century Boys



Le coup de coeur:
Multiversity



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